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Biographie de Alain Bashung
Chanteur introverti au look punk-romantique, Alain Bashung a suivi son bonhomme de chemin en marge du show-biz. Pendant plus de 35 ans, cet écorché vif a promené son visage d’ange, du grand écran à la scène. Parfois mal compris, souvent (à tort) enterré, jamais égalé, il est resté libre de ses choix. Il y a le style Bashung et il y a les autres…
C’est le 1er décembre 1947 à Paris que naît Alain Claude Baschung (avec un “c” en plus), d’un père boulanger et d’une mère ouvrière. A un an, il est envoyé près de Strasbourg, à Wingersheim, chez ses grands-parents. Il y restera onze ans. Difficile, en effet, pour ses parents assez pauvres, de l’élever à Paris dans des conditions satisfaisantes. Aussi son enfance franco-allemande a-t-elle un goût de solitude et de mélancolie.
Premières notes…
A cinq ans, il découvre la musique grâce à l’harmonica, puis le chant à l’église, en enfant de choeur (et de coeur ?). A l’école, Alain est un enfant sérieux et studieux. Il aime aussi les sports, et excelle au basket et en cyclisme.
Mais Gainsbourg et Brassens dans un premier temps, puis les rois du Rock ensuite (Gene Vincent, Buddy Holly, Elvis, …) vont le ramener vers son destin: la musique. Il crée un premier groupe, ‘Les Dunces’, et tourne avec eux de la côte ouest aux Alpes, et ce malgré les réticences de la famille. Nous sommes en 1964.
Des études forcées
Encouragé par son entourage, Alain obtient un BTS de comptabilité et de gestion au lycée de Boulogne, près de Paris, et rentre chez Rhône-Poulenc… pour en sortir très vite, avide de musique. Il exprime son mal-être dans la drogue. Il cherche à se trouver, cherche, à en crever, au travers de la musique et des substances illicites.
Son groupe joue dans quelques cabarets parisiens et Alain s’installe alors dans la capitale. Il écrit beaucoup et finit par sortir en 1966 son premier 45 tours Pourquoi rêvez-vous des États-Unis ? avant de récidiver en 1967 avec T’as qu’à dire Yeah !.
Quelques coups d’essai…
… qui ne sont pas des coups de maîtres démoralisent vite le chanteur en herbe. Mais en 1968, Chère petite chose atteint la 28e place du hit-parade de Salut les Copains, et Bashung (le “c” de son nom a disparu entre-temps) commence à y croire. Jusqu’à faire sa première télévision en avril 1969 dans le célèbre Discorama de Denise Glaser.
Une rencontre capitale: Dick Rivers
Celle de Bergman a lieu en 1970, et comme pour le couple Julien Clerc/Roda-Gil, cette rencontre marque le début d’une longue amitié et d’une riche complicité musicale.
En 1972, Alain participe à l’aventure “La Révolution Française”, opéra-rock patriotique dans lequel il interprète Robespierre. Un passage éclair par l’armée à Angoulême (juste quelques semaines) puis une rencontre (et une collaboration musicale) avec Dick Rivers ne le font cependant pas décoller.
Il passe par un mariage raté et une série de concerts guère plus brillants. S’il sort quelques 45 tours, c’est uniquement sous des pseudos (David Bergen, Monkey Buziness, …).
Revenons à Bergman. En 1977, Alain et lui travaillent ensemble au premier Bashung: Roulette russe. Un titre comme Bijou, bijou est remarquable.
Mais le succès viendra grâce au tube de 1980: Gaby Oh Gaby. Ce titre se vend à plus d’un million d’exemplaires ! Vertige de l’amour, sur l’album Pizza, confirme ce nouveau talent original que certains s’amusaient déjà à enterrer. Cependant, Alain préfère se tenir éloigné des requins du spectacle. Grâce à une tournée puis à ses premières expériences cinématographiques, il se préserve de la médiatisation.
L’ascension
Malgré une première brouille avec son ami Boris, Alain continue son parcours musical. Tout d’abord par l’Olympia en 1981, puis par une collaboration inattendue avec Gainsbourg l’année suivante: Play blessures.
Sa vie privée suit la même ascension: sa compagne Chantal lui donne un fils, Arthur Victor, le 6 avril 1983. Exit le Bashung solitaire, déprimé et drogué. Il est désormais serein.
Pour casser ainsi son image d’antisocial et parce que cela colle à sa philosophie de la vie, il participe en 1985 au disque SOS Racisme, à l’initiative d’Harlem Desir. Bashung s’ouvre encore aux autres en écrivant deux titres pour Jean Guidoni sur son album Tous des putains.
L’ami retrouvé
Lorsqu’il reprend le chemin des studios, en Angleterre, en 1986, il renoue par la même occasion avec Bergman. Leur séparation a renforcé leur lien et ils accouchent ensemble d’un superbe Passé le Rio Grande qui recevra la même année une Victoire de la Musique.
En février 1987, il triomphe au Rex dans un spectacle de deux heures extrêmement bien rodé. Peu à peu, Bashung se dévoile, accepte les télés, les magazines, comme Elle en 1989 dans lequel il pose avec sa compagne.
En imposant son talent, il se libère de son mal-être. Cette libération de l’image passe de plus en plus par le cinéma et la télévision. Il tourne très régulièrement entre deux concerts.
Changement de métier
Il tourne donc, même trop, ce qui l’oblige à s’éloigner de la musique. Il faut attendre fin 1991 pour la sortie de son nouvel album Osez Joséphine. Celui-ci fait l’unanimité. Bashung est un grand artiste, dans tout ce qu’il touche.
Fin 1992, il offre même à ses fans un coffret de neuf CD, un premier bilan de sa carrière auquel s’ajoute de nombreux bonus (BOF, live, versions inédites,…) Deux Victoires de la Musique en 1993 lui sont attribuées.
Depuis, d’années en années, d’albums en albums, de films en films (une dizaine à son actif), Alain Bashung impose son image de rocker “country new-age”, comme il aime à se définir: Chatterton (1994), Fantaisie Militaire (1998) écrit en partie avec Rodolphe Burger de Kat Onoma, Climax (2000). Bref, une carrière exceptionnelle qui prend encore plus de valeur avec l’âge: trois Victoires de la Musique en 1999 et une autre en 2000.
Après un mariage avec sa nouvelle compagne Chloé Mons le 30 juin 2001 et la naissance d’un bébé quelques mois auparavant, Bashung, jeune homme en perpétuel état de création aborde le nouveau millénaire plus fringant que jamais. Un “Bijou bijou” qui ne s’altère pas avec le temps.
11 Victoires de la Musique
Le 25 mars 2008, il sort son album Bleu pétrole, porté par le premier single Résidents de la République. Un album réalisé par Mark Plati et pour lequel l’artiste s’est adjoint la collaboration à l’écriture d’auteurs tels que Gérard Manset, Arman Méliès et Joseph d’Anvers.
Grâce à cet opus et la tournée qui s’ensuit, Alain Bashung décroche 3 nouvelles Victoires de la Musique en mars 2009: interprète masculin de l’année, album de chanson pour Bleu Pétrole et meilleur spectacle de l’année. Ce qui en fait alors l’artiste le plus titré aux Victoires.
Très affaibli par la maladie, il est cependant présent lors de la cérémonie où il reçoit l’ovation du public. L’artiste s’éteint quelques jours plus tard, le 14 mars 2009 à l’âge de 61 ans, des suites d’un cancer du poumon à l’hôpital St Joseph de Paris.
Discographie de Alain Bashung
Albums
2009 Dimanches à l’elysée
2008 Bleu Pétrole
2005 Alain Bashung – Climax
2002 L’imprudence
2000 Climax
1998 Fantaisie militaire
1995 Confessions Publiques – Live
1994 Chatterton
1993 Bashung 1979/1993 – Compilation Osez Joséphine
1991 Osez Joséphine
1989 Novice
1986 Passé le Rio Grande
1985 Live Tour 85
1983 Figure imposée
1982 Play blessures
1981 Pizza
1979 Roulette russe