Le Plaisir
Alain Chamfort
Album CD – 2003 – BMG France

Après 7 ans d’absence, Alain Chamfort nous revient avec ce nouvel opus, Le Plaisir, dont le titre évocateur se vérifie à l’écoute des 13 morceaux qui le constituent. Qualifiant lui-même cet album de Grand retour, le chanteur reste modeste sur sa prestation…

Bien plus qu’un nouvel album, Le Plaisir correspond au début d’une nouvelle phase dans la carrière d’un artiste qui a toujours veillé à ne pas se répéter. La fin d’une relation contractuelle avec Sony vieille d’une vingtaine d’années a permis à Chamfort de prendre un peu d’air, et le temps de créer quelque chose de nouveau.

Le Plaisir s’ouvre avec Le Grand retour, titre qui en dit long à l’écoute sur le reste de l’album. C’est “Le grand retour d’un has-been superbe”, d’une “vieille connaissance” nous dit-il, trop modeste sans doute… Difficile à croire qu’il ait pu sortir des bacs durant ces 7 dernières années.

L’Hôtel des insomnies fait suite à ce grand premier titre, toujours aussi paisible, sur un fond de piano. Doux aux oreilles, ce titre envoûtant fait le tour des sentiments qui traversent chacun d’entre nous seul dans notre lit le soir lorsque le sommeil ne vient pas.

Les spécialistes nous balancent une petite dose d’énergie et de fraîcheur sur cet album jusque là très calme et langoureux. En duo avec April March, ce titre donne raison à toutes nos pensées fondées ou non sur ces “spécialistes” qui ont “raison même quand ils ont tort”, “jouent pour la gloire”, ou “ont raison avant tout le monde”… Petit clin d’oeil à tous ces gens qui savent tout mieux que tout le monde, surtout dans le monde de la musique. Histoire de bien faire comprendre à Sony pourquoi il est parti ?

Titre langoureux, Juste avant l’amour a été écrit par le romancier à succès Michel Houellebecq. L’auteur a empreint ce texte d’une grande délicatesse, qu’on retrouve également dans l’interprétation et l’accompagnement musical.

Lili Shanghai redonne un peu d’énergie dans cet album retombant dans la lenteur langoureuse. Une fois de plus ce texte fait l’éloge d’une charmante jeune fille, inaccessible… L’exotisme des passages en chinois et de la voix de Jin Xing, donne à ce titre une petite touche spéciale très agréable.

L’album se clôt sur un splendide triptyque intitulé Les sirènes de l’amour. Le premier morceau, Entre cafard et bourdon nous rappellera quelques airs de Brassens, chanté sur une voix assez monotone, accompagné d’une seule guitare. Cette chanson nous conte la solitude d’un marin perdu sur sa coquille de noix au milieu de l’océan, dérivant vers nulle part, et apercevant soudain un être mi-femme mi-poisson. La rencontre avec cette sirène est interprétée dans Love is a Gift. La voix de Jo Reynolds nous balade dans les sons les plus aigus tels les cris des sirènes. Le troisième morceau de ce triptyque, Fuyons, nous conseille de nous méfier de ces sirènes de l’amour, face auxquelles il vaut mieux “rester sourd” et fuir pour ne pas “tomber dans leur filet”.

Cet album très soft, smoothy, marque le grand retour d’Alain Chamfort sur la scène musicale, grand retour qui sera, espérons-le, de longue durée et productif, pour le plus grand plaisir de nos oreilles.

Liste des titres

:
Le grand retour
L’hôtel des insomnies
La saison des pleurs
Charmant petit monstre
Les spécialistes (en duo avec April March)
Sinatra
Les beaux yeux de Laure
Juste avant l’amour
Les amies de Mélanie
Lili Shangai (en duo avec Jin Xing)
Les sirènes de l’amour (triptyque)
Entre cafard et bourdon
Love Is a Gift (en duo avec Jo Reynolds)
Fuyons

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