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Biographie de Jacques Dutronc
Figure solitaire et “classieuse” (comme disait son complice Serge Gainsbourg) de la chanson française, Dutronc a toujours su, malgré son fulgurant succès, rester en dehors des modes mercantiles du show-biz.
Acteur, chanteur, il s’est préservé des feux de la rampe, sans jamais céder à la mode ou à l’argent. S’il a conquis le coeur du public, c’est par son honnêteté et sa discrétion. Comme un “gentleman cambrioleur”, il a su s’immiscer en nous par une porte dérobée, en silence.
Paris 1943
C’est à Paris, en pleine guerre, que naît Jacques Dutronc, un 28 avril 1943. Sur son aire de jeu, il est l’ami du petit Jean-Philippe Smet (futur Johnny Hallyday). Sa scolarité est difficile. Il finit par se faire virer du lycée sans que ses parents ne s’y opposent (son père, ingénieur des Mines, est lui-même musicien et parcourt les bals de la Bastille).
Avec son frère Philippe, de sept ans son aîné, il apprend le piano, la guitare… et les conneries avec sa bande de copains du 9e arrondissement.
Un semblant d’études
S’il commence des études de dessin industriel, c’est pour mieux s’arrêter. Cette fois, ce sont des rhumatismes qui sont à l’origine de ce chômage forcé. La musique seule l’attire.
Avec quelques amis, il fonde un groupe, Les Dritons, avec Hadi Kalafate et Jean-Pierre Huster, le frère du comédien. Ce sont les Dritons qui rateront le coche quand Johnny leur demandera d’accompagner sa première tournée: ils refuseront.
Johnny s’envolera seul vers la gloire. Quant à Jacques et ses acolytes, ils se font repérer par un directeur artistique de Vogue, et enregistrent sous le nom de El Toro et Les Cyclones, Oncle John en 1961, puis en mai 1962 Elle est tout, second 45 tours des “Toros”, mais sans succès…
Service militaire et Les Cyclones
Après un service militaire en Allemagne, Dutronc reforme en 1963 Les Cyclones et enregistre deux 45 tours instrumentaux. Entre-temps, alors qu’il accompagne un certain Eddy Mitchell et ses Chaussettes Noires sur scène, il écrit ses premières chansons, dont un instrumental qui deviendra plus tard le célèbre Le temps de l’amour, chanté par Françoise Hardy.
Finalement, il se fait embaucher chez Vogue fin 1964, mais comme assistant de directeur artistique. C’est alors qu’il rencontre Françoise Hardy, déjà célèbre… et déjà fiancée à Jean-Marie Périer, le photographe de Salut les copains et fils naturel de Henri Salvador.
Lanzmann
C’est en écrivant la musique sur des textes de Lanzmann que Dutronc se lance dans la chanson. Chez Vogue, on ne trouve personne qui, mieux que Dutronc, peut chanter ces titres contestataires et ironiques. En 1966, Jacques enregistre Et moi, et moi, et moi, puis Mini, mini. C’est immédiatement le succès.
Quelques mois après, il se retrouve sur la scène de l’Olympia, en compagnie de Michel Delpech et Sony and Cher.
Son deuxième 45 tours (Les play-boys, On nous cache tout) confirme cette nouvelle “dutroncmania”. Sur la lancée, il grave son premier album et son troisième 45 tours: Les cactus !
Dutronc devient une institution. On le réclame partout, sur les plateaux télés, dans les radios, où il trimbale son allure loufoque, son costard smoking et son regard filou.
Printemps 1968
Son mai 68, c’est Il est 5 heures, Paris s’éveille, son plus gros tube. Ce titre remet en place ceux qui ne voyaient en lui qu’un bouffon exaspérant. Il est aussi un grand interprète, un grand compositeur.
C’est aussi la période où il concrétise sa relation avec Françoise Hardy. Ils forment alors un couple hors norme, vivant séparément, sans se marier, libres.
Côté disque, le public ne suit plus forcément ce chanteur étrange qui sait aussi bien chanter du jazz manouche que des airs tyroliens. En fait, il est indépendant et aucun chemin commercial ne l’attire. Lui et son complice Lanzmann n’en font qu’à leur tête et c’est tant mieux. Les disques se succèdent avec plus ou moins de reconnaissance.
Changement de cap
Devant ce froid apparent, Dutronc change de cap. Il enregistre en 1970 deux livres-disques pour enfants avec le dessinateur Fred et se sépare de son parolier Lanzmann. Musicalement, il entame sa période Arsène Lupin et sort en 1970 L’Arsène pour la série télévisée, avant Gentleman cambrioleur en 1973.
Même s’il crée de temps en temps quelques tubes, comme Un petit jardin en 1972, Dutronc n’est plus le chanteur adulé des Play-boys ou des Cactus. Les temps changent, le public se lasse et Dutronc se cache: il s’ennuie. Alors il décide de quitter la scène et s’installe avec Françoise à Paris où naît Thomas, leur fils, le 16 juin 1973.
Cinéma
Jacques tourne son premier film sous la direction de son ami Jean-Marie Périer. “Antoine et Sébastien” sort en 1974. Puis Claude Vital le dirige dans “OK Patron”, la même année, avec Mireille Darc et André Pousse. Le cinéma passionne Dutronc. Il passe très bien à l’écran, attire le regard du spectateur.
“L’important c’est d’aimer” de Zulawski est tourné en 1975 avant la sortie d’un album signé Dutronc-Gainsbourg qui n’aura pas de succès.
Pendant quatre ans, alors que se termine son contrat chez Vogue, Jacques abandonne les studios d’enregistrement pour le cinéma: Lelouch, Sautet, Ruffio, il tourne sous la direction des plus grands réalisateurs français et avec les plus grands acteurs comme partenaires: Schneider, Piccoli, Denner, Villeret, Jobert, Girardot, Brialy, …
Le retour
C’est chez Gaumont Musique que Dutronc signe son retour à la musique en 1980 avec un surprenant Guerre et pets! co-écrit à nouveau avec son ami Gainsbourg.
Jacques retrouve le chemin des studios télés, et un Grand Echiquier lui est même consacré sur Antenne 2.
Le 31 mars 1981, il épouse enfin Françoise, après dix ans de vie commune, dans le petit village corse où ils ont une maison.
Il continue à alterner films et disques, avec une grande préférence pour le cinéma. Son plus grand succès musical de cette époque sera sans aucun doute la farce Merde in France, sortie en 1984. C’est aussi l’année où il décide de mettre le cinéma en retrait.
Le désert corse
Lassé de tout, penché sur sa bouteille et son inséparable cigare, Dutronc se terre en Corse et reste oisif pendant trois ans. Trois ans à laisser tout passer, à attendre. En 1987, il signe chez CBS et enregistre son dixième album: C.Q.F.Dutronc.
Sollicité de partout, on voit sa tête dans les journaux, à la télé, mais Jacques, lunatique et rêveur, s’enfuit à nouveau. Il reprend finalement le cinéma avec Zulawski mais n’enregistre plus de nouvel album studio pendant près de 8 ans.
Son plus grand succès cinématographique survient en 1991 avec le “Van Gogh” de Pialat pour lequel Dutronc reçoit en 1992 le César du meilleur acteur masculin. La même année, après vingt ans d’absence sur scène, il retrouve le Casino de Paris pour un spectacle fabuleux, complet chaque soir. Un disque live en sera extrait, récompensé par une Victoire de la Musique en 1993.
L’institution
Etrangement, malgré cet incessant va-et-vient, Dutronc continue à séduire un vaste public, tant musicalement que cinématographiquement, un public étalé sur plusieurs générations.
Ses coups de gueule et ses coups de blues ne font pas de lui un perdant. Il est debout. Il s’impose lentement, avec l’âge et les années.
Le 3 octobre 1995 sort enfin Brèves rencontres, un album studio tant attendu, dont la particularité est d’être en partie écrit par Thomas, son fils, et un certain Jean Fauque, parolier de Alain Bashung.
Encouragé par cette période riche, Dutronc reprend aussi la route des studios de cinéma. Il paraît plus assuré, rassuré. Aujourd’hui, à presque soixante ans, il vit à son rythme, entre Plaisir dans les Yvelines et l’Ile Rousse en Corse.
Avec Françoise Hardy (ils chantent ensemble Puisque vous partez en voyage de Jean Nohain sur le dernier album de Françoise), ils forment un couple étrange mais toujours en accord. Dutronc, l’homme tranquille, derrière ses tics pathologiques, reste un cas à part. Un homme roc.
tty2.com
Discographie de Jacques Dutronc
Albums
2003 : Madame l’existence
1995 : Brèves Rencontres
1987 : C.Q.F.D…utronc
1982 : C’est pas du bronze
1980 : Guerre et pets
1975 : Jacques Dutronc
1972 : Jacques Dutronc
1971 : Jacques Dutronc
1970 : L’Aventurier
1969 : L’Opportuniste
1968 : Il est cinq heures
1966 : Et moi, et moi, et moi