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Biographie de Joe Dassin


De L’Amérique aux Champs-Élysées, tel pourrait être résumé par cette image galvaudée le parcours de Joe Dassin. Le plus américain de nos chanteurs français (il eut en fait la double nationalité) a traversé l’Océan avec une aisance incomparable.

Sachant trouver le juste équilibre entre la country-folk de ses origines et les textes populaires écrits par nos plus grands auteurs (dont Pierre Delanoë et Claude Lemesle), ce séducteur au grand coeur -un coeur si fragile pourtant- nous quitta en pleine gloire.

Porté par ses plus grands succès tels que Les yeux d’Émilie, La bande à Jojo, L’été indien ou Bip-Bip, Joe Dassin s’inscrit parmi les grandes étoiles de la chanson populaire francophone. Une étoile qui brille de plus belle depuis le jour de sa mort, il y a plus de vingt ans.

L’Amérique

S’il naît à New York le 5 novembre 1938, Joseph Ira Dassin porte dès sa plus tendre enfance les couleurs du soleil. En effet, son père Jules Dassin n’est pas encore le grand réalisateur que l’on connaît (Topkapi, Jamais le dimanche, Cri de femmes, …) et part à la recherche du succès.

En cette année 1940, Jules et sa famille quitte la Big Apple pour le paradis du cinéma: la côte ouest américaine. Les années 40 ont ainsi un goût de bonheur pour Joe, sa mère Béatrice Launer et ses deux soeurs, Richelle et Julie.

La Californie est un véritable paradis terrestre et permet à la famille un parfait épanouissement. Un bonheur de courte durée cependant car les années de Maccarthysme ont raison de la tranquillité des Dassin dont les époux, d’origine juive hongro-russe, sont une cible rêvée.

Après un bref passage à New York, Joe est sa famille s’installe en France, “leur Amérique”. Savigny-sur-Orge, Paris puis Grenoble et la Suisse les accueillent. Le jeune américain découvre une terre d’asile dont il tombe immédiatement amoureux. A dix-huit ans, alors qu’il rejoint les États-Unis pour poursuivre un doctorat d’ethnologie, il prend réellement conscience de cette seconde patrie.

Les débuts

Entre deux petits boulots, chauffeur ou barman, il commence à jouer les chansons de Brassens dans les boîtes de nuit américaines. La mode est alors au folklore et à la “protest song” façon Bob Dylan.

Il faut beaucoup d’ingéniosité au jeune homme pour faire passer du Georges Brassens à la jeunesse étudiante californienne. Mais, après tout, notre Tonton Georges n’est-il pas l’un de nos contestataires les plus érudits ?

Nostalgique au plus haut degré, Joe regagne enfin la France en 1963 et parvient à se faire embaucher chez CBS. Il est désormais convaincu que la France est son pays et qu’il y sera chanteur.

Son premier disque sort en 1965. Je change un peu de vent n’a aucun succès mais ne décourage en rien Joe. Il persévère et s’impose dès l’année suivante grâce au phénoménal Bip-Bip.

Ce titre offre au public l’image d’un homme athlétique et séduisant, un gendre idéal à la voix chaleureuse et aux chansons entraînantes.

En pleine déferlante Beatles, le répertoire de Dassin se singularise par son allégeance au répertoire folk à la Dylan ou à la Simon & Garfunkel. Guitare sèche en bandoulière, reprise des standards américains et fleur aux dents, Joe Dassin développe l’image d’une Amérique romantique, amoureuse des grands espaces et de la liberté.

Dès lors, il enchaîne les tubes: Les Daltons, Guantanamera, Cecilia, L’Amérique, Excuse Me Lady, … Bénéficiant du soudain engouement du public, Joe monte sur la scène de l’Olympia dès 1969 et enchaîne les tournées. Pour que son bonheur soit complet, il épouse Maryse la même année. Leur union durera jusqu’en 1975.

Un chanteur populaire

Aussi populaire que Claude François et Dalida, Joe Dassin bénéficie cependant d’une image encore plus positive. On le voit toujours le sourire aux lèvres, et ses chansons, quoique très entraînantes, se refusent d’aborder des thèmes plus sérieux, politiques ou sociaux, à la différence des “protest songs” dont elles s’inspirent.

Le chanteur s’évertue à rester “politiquement correct”, même si le ton de ses chansons peut parfois paraître mièvre ou lourdement humoristique, à la manière d’un Henri Salvador (Mimi la petite souris, Zorro, …) ou d’un Carlos (Big bisou…).

Porté aux nues en 1970 par le titre Champs Élysées qui confirme, si besoin en est, son attachement viscéral à la France, Joe vit sa passion à cent à l’heure: télévisions, radios, concerts, sport -il est passionné de golf- et voyages. Il achète en 1972 une propriété à Tahiti où il se ressource en famille ou entre amis dès qu’il le peut.

Sa carrière ne cesse de prendre de l’ampleur. Après avoir rempli une nouvelle fois l’Olympia en 1974, le chanteur sort en octobre 1975 son plus grand succès: L’été indien. Ce tube est écrit par Pierre Delanoë (auteur fétiche des Michel Sardou, Michel Fugain, Gilbert Bécaud ou autre Nicoletta) d’après un titre du chanteur italien Cutugno. C’est l’archétype de la ballade romantique des années 70, dont les paroles sont dites sur un fond musical langoureux et mélodieux. Un succès qui sera d’ailleurs largement exploité par les médias et les publicitaires.

Un coeur en or, mais un coeur fragile

Divorcé la même année de Maryse, quelque peu déprimé et épuisé par une vie trépidante, Joe rencontre en Normandie la jeune Christine Delvaux, d’origine rouennaise. Ils ne se quitteront plus. La jeune femme est d’un grand réconfort.

Dès qu’ils le peuvent, les amants prennent le large, en Normandie ou à Tahiti et se ressourcent en musique ou durant de longues parties de pêche en mer. Ils se marient le 14 janvier 1978 et Christine donne naissance au premier enfant Dassin, Jonathan, le 14 septembre de la même année.

Julien, un autre garçon, suivra en mars 1980. Mais les deux enfants n’auront guère la joie de connaître leur père. Malgré une apparence toujours détendue et un physique de sportif, Joe Dassin a une santé fragile.

Alors qu’il termine une série de représentations à l’Olympia en 1979, il est victime d’une alerte cardiaque et doit être opéré d’un ulcère. D’autres alertes suivront jusqu’à celle, fatale, qui terrasse le chanteur le 20 août 1980, dans un restaurant de Papeete.

A seulement 42 ans, Joe Dassin laisse derrière lui une femme et deux enfants, mais surtout des millions de fans à travers le monde. Son patrimoine unique, entre ballade romantique et chanson folk populaire reste encore aujourd’hui l’un des plus diffusés.

Son art reste représentatif de chansons insouciantes, dans lesquelles l’amour et l’amitié ont la part belle, loin des préoccupations sociales ou politiques. Un style musical éternellement jeune qui continue de nous faire chanter et danser.

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Discographie de Joe Dassin

Albums
1979 Blue country
1978 Les Femmes de ma vie
1978 15 ans déjà…
1976 Le Jardin du Luxembourg
1975 Le Costume blanc
1974 Si tu t’appelles Mélancolie
1973 13 chansons nouvelles
1972 Joe
1971 Elle était… Oh !
1970 La Fleur aux dents
1969 Les Champs-Élysées
1967 Les Deux Mondes de Joe Dassin
1966 Joe Dassin à New York

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