Alan Wilder, claviériste britannique, artiste de formation classique et producteur renommé de musique contemporaine est né le 1er juin 1959 à Londres. Après s’être illustré au sein de plusieurs groupes, Alan Wilder s’est inséré dans les rangs de Depeche Mode en 1981, succédant à Vince Clarke, parti former Yazoo.

Recoil

Dès 1986, il s’est consacré parallèlement au projet personnel Recoil, montrant un tout autre visage qu’avec ses complices de Basildon, prouvant ses capacités d’innovation. Recoil est né sous la forme d’un mini album expérimental contenant 2 chansons. Simplement intitulé 1 + 2, cette collection de démos brutes attira l’attention du responsable de la maison de disque Mute Records, Daniel Miller, et sorti discrètement en mini album vinyl. Un nouvel album, Hydrology, succéda rapidement en 1988 et les deux albums furent réédités par Mute en format CD en tant que Hydrology plus 1+2.

Ces premiers enregistrements de Recoil mirent clairement en lumière la position d’Alan Wilder en tant que pionnier dans la technologie de l’échantillonnage et montrèrent comment il pouvait manipuler le son de Depeche Mode afin de créer quelque chose d’entièrement neuf. Wilder a décrit ce projet à l’époque comme “un antidote à Depeche Mode, une manière d’évacuer les frustrations d’avoir toujours à travailler dans un format pop”.

Bloodline

Rapidement, Wilder se retrouve de nouveau en studio pour enregistrer ce qui deviendra l’album le plus réputé de Depeche Mode à ce jour, Violator. Ce n’est qu’après que le groupe ne décide de s’accorder une pause après la tournée triomphale ‘World Violation’, qu’Alan retourne à son projet Recoil, non sans avoir auparavant accepté de produire ‘Ebbhead’ un album pour Nitzer Ebb, artistes de la même maison de disque. C’est à cette époque qu’il crée un lien professionnel avec le chanteur Douglas Mc Carthy qui, en retour, participa à l’album Bloodline de Recoil, sorti en 1991.

Wilder recrute pour la première fois des artistes conviés à chanter sur ce nouvel album, parmi lesquels figurent Toni Halliday et Moby. L’opus est traversé de sonorités languissantes imprégnées d’une paranoïa latente. Bloodline contient aussi le premier single de Recoil, une reprise d’une chanson d’Alex Harvey, Faith Healer, ainsi que l’innovant Electro Blues for Bukka White, qui contient des échantillons de voix à titre posthume du bluesman Bukka White.

En 1992-1993, Wilder reprend ses fonctions au sein de Depeche Mode, alors que le groupe enregistre l’album Songs of Faith And Devotion. Sa sortie est accompagnée d’un succès mondial, entrant en tête des classements des meilleurs albums au Royaume-Uni, aux États-Unis, en Allemagne et dans bien d’autres pays. Profitant des succès de I Feel You, Walking In My Shoes, In Your Room et Condemnation, Depeche Mode s’engage dans sa plus ambitieuse tournée à ce jour, passant ainsi 15 mois sur la route. Malgré le succès, des tensions naissent au sein du combo et, en juin 1995, après avoir passé 14 ans en tant que membre à part entière d’un des groupes les plus populaires et les plus influents du Royaume-Uni, Alan Wilder quitte Depeche Mode.

Unsound Methods

Libre de ses engagements envers le groupe, Wilder peut désormais se consacrer entièrement à Recoil. En septembre 1996, il commence à travailler dans son propre studio, ‘The Thin Line’, mettant en place progressivement les différents éléments qui vont se retrouver dans le prochain album de Recoil: Unsound Methods. Ce qui en sort semble reprendre là où Songs of Faith and Devotion s’était arrêté. Parmi les collaborateurs de cet album, on peut noter Maggie Estep, Siobhan Lynch, le retour de Douglas Mc Carthy, et Hildia Cambell. Des styles très différents mais qui contribuent à créer une collection de voix surprenante et diversifiée. Le style plus organique de Unsound Methods incorpore tous les styles musicaux imaginables en allant du trip-hop au gospel, tout en traitant de thèmes tel que l’obsession sous tous ses aspects, emmenant l’auditeur à la limite du malaise, à travers l’obscurité, vers des paysages imprégnés de sons, avec des réverbérations de piano troublantes, un jeu de corde séduisant et d’intenses rythmes électroniques.

Liquid

Au printemps 2000, Recoil livre Liquid, avec la collaboration de Diamanda Galas, de crooners gospel des années 40 -The Golden Gate Jubilee Quarter-, ainsi que des artistes de slam Nicole Blackman et Samantha Coerbell. La presse musicale mondiale accueille l’album Liquid avec une série de critiques glorifiantes et Wilder reçoit le Grand Prix de l’Académie Charles Cros 2000. Etrangement captivant et véritablement déstabilisant, Liquid montre une aura proche de celle d’un film perturbant. L’atmosphère sonore prenante créée par Wilder, révèle le même genre d’atmosphère sombre que l’on peut retrouver chez David Lynch ou Nine Inch Nails, mais là où beaucoup martèlent leur message avec une force théâtrale, son approche est plus douce et plus subtile.

SubHuman

Après 5 ans d’absence, Alan Wilder est revenu avec le 5e album studio de Recoil, intitulé SubHuman, en juillet 2007. Parmi les collaborations de cet album, on retiendra le bluesman Joe Richardson, dont le timbre particulièrement évocateur est mis en valeur par la guitare et l’harmonica. La chanteuse anglaise Carla Trevaskis, compositeur de son état, apporte un registre des plus expressifs. Alan Wilder déclare à propos de cet album: “SubHuman nous incite à nous regarder intérieurement et a en extraire l’essence même de ce qui fait de nous des humains – et encore plus ce qui nous autorise parfois à subordonner les autres, parfois avec des conséquences les plus brutales. Nous sommes tous des sous humains (‘subHuman’) aux yeux de certaines personnes.”

tty2.com

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